Le chercheur par excellence !

Faits historiques de la politique dictatoriale du monde

22/10/2016 16:09
Faits historiques de la politique dictatoriale du monde
 
Ces présidents chassés au pouvoir
Plongé dans une instabilité institutionnelle chronique conjuguée à l’incurie des gouvernants et de leur propension à se maintenir coûte que coûte au pouvoir, le continent noir n’en finit pas de subir ses dictateurs. Et ce, au mépris d’une règle élémentaire de démocratie : l’alternance.
Blaise Compaoré n'est pas un cas isolé. Avant lui, d'autres chefs d'État africains ont dû abandonner le pouvoir. Petit tour d'horizon.
Avant Blaise Compaoré au Burkina Faso, il y a eu François Bozizé en Centrafrique. Arrivé au pouvoir par un coup d'État le 15 mars 2003, le Centrafricain sera, à son tour, déposé le 24 mars 2013. Il prendra la route de l'exil. Son homoloque bissau-guinéen, Carlos Gomes Junior, subira le même sort en 2012. Au total, vingt-trois chefs d'Etat ont été forcés à quitter le pouvoir ces 15 dernières années.
Le 9 avril 1999, le président Ibrahim Baré Maïnassara est assassiné lors d'un coup d'Etat par des éléments de la garde présidentielle alors dirigée par le commandant Daouda Mallam Wanké. 
Le 30 avril 1999, l'armée dirigée par son chef d'état-major, Azali Assoumani, prend le pouvoir. 
Le 7 mai 1999, Joao Bernardo Vieira est renversé par une junte en rébellion depuis 1998 dirigée par Ansumane Mané. 
Le 24 décembre 1999, une mutinerie de soldats se transforme en coup d'État, le premier du pays. Robert Gueï annonce la destitution du président Henri Konan Bédié.
Le 15 mars 2003, Ange-Félix Patassé, au pouvoir depuis 1993, est renversé par le général François Bozizé, entré en rébellion fin 2001. 
Le 16 juillet 2003, le coup d'Etat à Sao Tomé et Principe sera bref. Profitant de l'absence du président Fradique de Meneze, Fernando Pereira tente de s'emparer du pouvoir. De Meneze reprend ses fonctions une semaine plus tard, grâce à une médiation internationale. 
 le 11 août 2003, Au Liberia, le tout puissant, Charles Taylor est contraint à l'exil. Il abandonne son pouvoir, sous la pression de la communauté internationale et d'une rébellion qui frappe aux portes de son palais. 
Le 14 septembre 2003, un an plus tard, en Guinée Bissau, Kumba Yala n'est plus tard à la tête de son pays. Il est renversé par une junte dirigée par Verissimo Correia Seabra.
Le 3 août 2005, une junte renverse le régime de Maaouyia Ould Taya en Mauritanie. Trois ans plus tard, toujours en Mauritanie, le président élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, est renversé par une junte dirigée par Mohamed Ould Abdel Aziz. 
Le 6 août 2008. La même année, le 23 décembre, tout précisément, une junte dirigée par Moussa Dadis Camara prend le pouvoir en Guinée, quelques heures après l'annonce de la mort du président Lansana Conté.
 Le 2 mars 2009, en Guinée-Bissau, le président Joao Bernardo Vieira est tué par des militaires à Bissau, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major de l'armée. 
Le 17 mars 2009, À Madagascar, Marc Ravalomanana est lâché par l'armée, il démissionne et transfère les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les remet à Andry Rajoelina. 
Le 18 février 2010, Au Niger, l'armée prend le pouvoir. Elle dépose le président Mamadou Tandja et dissout le gouvernement 
Le 14 janvier 2011, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali est chassé par une révolte populaire déclenchée par l'immolation par le feu d'un marchand excédé par la pauvreté et les humiliations policières. 
Le 11 février 2011, en Égypte, après 18 jours de révolte, la rue finira par avoir raison d'Hosni Moubarak.  
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo finit par être arrêté après plus de quatre mois de crise et plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et de l'ONU. On comptera 3.000 morts lors de cette crise. 
Le 20 octobre 2011, le guide libyen Mouammar Kadhafi est tué à Syrte. Le dernier chef d'État africain à tomber en 2011 vient de Libye. Confronté à un soulèvement transformé en conflit armé.
Le 22 mars 2012, au Mali, un coup d'Etat dirigé par le capitaine Amadou Sanogo renverse le président Amadou Toumani Touré.  
Le 12 avril 2012, un mois plus tard, en Guinée-Bissau, un putsch mené par le chef d'état-major, le général Antonio Indjaï, renverse,  le régime de l'ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Le 24 mars 2013, en Centrafrique, François Bozizé est renversé par les rebelles de la Séléka.
 Le 3 juillet 2013, En Égypte, Mohamed Morsi, successeur d'Hosni Moubarak et premier chef d'Etat issu d'un scrutin démocratique est renversé par le général Abdel Fattah al-Sissi. 
Le 31 octobre 2014, Au Burkina Faso, l'entêtement de Blaise Compaoré à se maintenir au pouvoir a fini par le perdre. Au pouvoir depuis 27 ans, le "Beau Blaise" a dû démissionner, sous la pression de la rue, avant de prendre la chemin de l'exil. Selon un communiqué de la présidence ivoirienne, le 1er novembre 2014, "le Président Blaise Compaoré, sa famille et ses proches ont été accueillis en Côte d'Ivoire".
Liste non exhaustive de dictateurs chassés par la rue
Blaise Compaoré
En annonçant son projet de révision de la Constitution qui lui aurait ouvert la voie d’un cinquième mandat, l’ex-chef de l’État burkinabé, Blaise Compaoré, était loin d’imaginer que son dessein allait être fatal pour son règne. Son avidité effrénée pour le pouvoir, qu’il a détenu pendant 27 ans, allait, en effet, provoquer l’ire de la population. Blaise Compaoré a dû démissionner, le 31 octobre 2014, sous la pression de la rue, avant de prendre le chemin de l'exil. Mais sa chute qui apparaissait initialement comme une “révolution” populaire, voire la promesse d'un “printemps africain”, a pris des allures de coup d'État militaire.
François Bozizé
Le général Bozizé, arrivé au pouvoir le 15 mars 2003 par la voie d’un coup d'État, a fini par s’en aller par la petite porte. Ayant réussi à s’emparer du pouvoir avec l’aide directe et active de militaires français et de miliciens tchadiens, François Bozizé avait vite fait de se faire “démocratiquement” élire le 15 février 2005 et réélire depuis.
Mais, fin 2012, menacé par la rébellion de la Séléka aux portes de la capitale Bangui, il appelle la France et les États-Unis à l'aide. Des accords de paix signés à Libreville, le 11 janvier 2013, avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale composé du camp Bozizé, de l’opposition et de la rébellion. Mais arguant du non-respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités le 22 mars et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s’ils prenaient Bangui.
Le 24 mars 2013, les rebelles centrafricains de la coalition Séléka s'emparent du palais présidentiel et Michel Djotodia prend le pouvoir au terme d’une offensive-éclair.
Laurent Gbagbo 
Gbagbo est souvent cité ces dernières années parmi les d,ictateurs morts ou en activité, renversés ou même chassés du pouvoir. Longtemps opposé à Félix Houphouët-Boigny, il est élu pour un mandat de cinq ans en 2000, face à Robert Guéï, à la présidence de la République de Côte d'Ivoire, fonction qu'il occupe du 26 octobre 2000 au 4 décembre 2010 (jusqu'au 11 avril 2011 selon ses partisans). Lors de l’élection présidentielle de 2010, qui l'oppose à Alassane Ouattara, il est considéré comme battu par la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale, mais déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel. Il refuse alors de quitter le pouvoir, ce qui entraîne une crise de plusieurs mois.
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo a fini par être arrêté par les forces de Ouattara. Il est incarcéré auprès de la Cour pénale internationale à La Haye depuis le 30 novembre 2011.
Mouammar Kadhafi
Mouammar Kadhafi, ancien officier des forces armées libyennes, avait accédé au pouvoir par un coup d’État, le 1er septembre 1969, qui renverse la monarchie de l’émir Idris al-Senoussi.
Mouammar Kadhafi était, tour à tour et au gré de ses caprices, politologue, idéologue, leader, voire “roi des rois d’Afrique”. Il est emporté par une insurrection populaire, après Ben Ali qui venait de faire les frais de la “révolution du Jasmin” en Tunisie.
Hosni Moubarak
Hosni Moubarak est renversé le 11 février 2011 par le peuple, après des semaines de manifestations place Tahrir au Caire. Ancien vice-président de la République arabe d'Égypte au moment de l'assassinat d'Anouar el-Sadate, il lui succède le 14 octobre 1981, après la tenue d'une “élection”.
Hosni Moubarak reste au pouvoir jusqu'à sa démission forcée, le 11 février 2011. D’importantes manifestations hostiles à son pouvoir éclatent en Égypte à partir du 25 janvier 2011 et remettent en cause le plan de succession qu’il avait concocté et qui devait transmettre le pouvoir à son fils, Jamel Moubarak. Après 18 jours de révolte, la rue finira par avoir raison de Hosni Moubarak et de son clan.
 
Zine el-Abidine Ben Ali
Il était le porte-flingue du président Habib Bourguiba qu’il a fini par déposer lors d’un coup d’État à blanc, pour “raisons médicales”. Arrivé au pouvoir à la manière d’un conquérant, Zine el-Abidine Ben Ali a dû le quitter en fuyant le pays où il était devenu indésirable, en direction de l’Arabie saoudite, son lieu d’exil. Il avait occupé plusieurs postes au sein de l'armée et de la sûreté nationale avant de devenir ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Rachid Sfar, puis Premier ministre.
L’étouffement des libertés, la censure de la presse et d’Internet imposés à partir des années 2000, en sus de l’affairisme prononcé et de l’avidité de sa seconde épouse, Leïla Trabelsi, et de ses gendres, ont poussé le peuple tunisien à la révolte. Il aura suffi, pour cela, qu’un Bouazizi s’immole par le feu, pour que tout le pays s’enflamme.
Le Guatemala, le Congo, la République dominicaine, le Vietnam, le Brésil, le Chili, et l’Iran… Ces sept pays ont en commun d’avoir vu leur gouvernement renversé, pendant la seconde moitié du XXe siècle, par des coups d’Etat clandestinement soutenus par les Etats-Unis… avant d’être officiellement reconnus. Foreign Policy en a dressé la liste – sans compter les renversements dans lequel le rôle de la CIA est seulement suspecté.
C’est donc le cas de l’Iran, en 1953.
Guatemala, 1954 : Un an après l’Iran, les Etats-Unis décident d’écarter le président Jacobo Arbenz, avec qui les relations se sont dégradées à cause d’une réforme agraire qui menaçait les propriétés de la United Fruit Company.
▶ Congo, 1960 : Une intervention de l’armée belge, soutenue par les Etats-Unis, chasse du pouvoir le premier ministre Patrice Lumumba. Face à sa résistance.
▶ République Dominicaine, 1961 : La CIA aide l’assassin du dictateur Rafael Trujillo, notamment en fournissant des armes.
▶ Sud-Vietnam, 1963 : La CIA aide des généraux qui prévoient d’assassiner le président Ngo Dinh Diem. Selon un document du Pentagone.
▶ Brésil, 1964 : Les Etats-Unis soutiennent le coup d’Etat du général Humberto Castello Branco, en poussant à des manifestations contre le gouvernement et en fournissant de l’essence et des armes.
▶ Chili, 1973 : Washington ne voit pas d’un bon œil l’arrivée au pouvoir du socialiste Salvador Allende, élu président en 1970.
 
Précédent

Rechercher

© 2013 Tous droits réservés.