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GRANDE GÉOGRAPHIE DE L'ILE D'HAITI

13/01/2017 20:49

GRANDE GÉOGRAPHIE DE L'ILE D'HAITI


Lorsque Christophe Colomb, parti à la recherche d'une nouvelle route vers l'Asie, débarqua à l'ile Guanahani, il crut qu'il avait enfin résolu son problème, c'est-à-dire qu'il avait atteint les Indes par l'Occident; mais c'est l'Amérique qu'il découvrait ainsi. Les Antilles sont donc les premières terres du Nouveau-Continent où les Européens aient abordé. Bien que les Normands passent pour avoir visité ce continent avant Colomb, en poussant leurs incursions depuis le Groenland jusqu'au Vineland (aujourd'hui Maryland [États-Unis]).

On peut dire que c'est de la découverte des Antilles que date véritablement celle de l'Amérique.

Ce fut le 12 octobre 1492 que Christophe Colomb, après avoir surmonté tous les obstacles et triomphé de l'insubordination de ses équipages, toucha à l'île Guanahani, qu'il nomma San-Salvador; le 28 octobre de la même année, il abordait à Cuba, et enfin, le 6 décembre,

L'île était beaucoup plus peuplée lorsque Christophe Colomb y débarqua en 1492; les indigènes l'avaient partagée en cinq caciquats, tous dans une situation prospère et fort populeux. Les Espagnols bouleversèrent cet état de choses : ils anéantirent toute la population soit par le fer, soit en l'obligeant à travailler aux mines du Cibao. Ils changèrent jusqu'au nom de l'île qui s'appelait primitivement Ahiti ou Haïti (terre montagneuse), ou bien Quisqueya (grande terre), ou enfin Bohio (terre où il y a beaucoup de villages): ils la nommèrent Hispaniola.

Ensuite, on rencontre une série d'esters, c'est-à-dire de terrains vaseux couverts de palétuviers, et de longues bandes de récifs et de hauts-fonds parallèles à la côte et offrant des passes étroites où les petits bâtiments peuvent seuls pénétrer. Le meilleur mouillage de ces parages est la baie de Caracol, dont l'ouverture, de 6 kil. de large, est comprise entre les pointes Jacquezi et Caracol : les points abordables qu'on y trouve ne sont accessibles qu'à la haute mer. Puis la côte continue


depuis l'embouchure de la Grande-Rivière jusqu'à la baie du Cap-Haïtien : elle est basse et bordée de dunes sablonneuses qui font reculer peu à peu le rivage de la mer ; cette côte est couverte de palétuviers, aussi n'est-elle accessible qu'à des canots, dans les temps calmes. Plus à l'O. se trouve la rade du Cap-Haïtien qui est protégée par la pointe de la Petite-Anse et par la pointe Picolet appelée par Christophe Colomb Pointe Sainte lors de son premier voyage (1492) : cette baie est vaste et le mouillage y est bon, sauf dans la période pendant laquelle souffle le vent du Nord; mais son entrée est couverte d'écueils placés presque à fleur d'eau et qui ne laissent entre eux que des passes étroites et dangereuses ; le port est dominé par un phare. Entre cette baie et la baie de l'Acul, c'est-à-dire depuis la pointe Picolet jusqu'à la pointe Honorat, s'élève un petit massif isolé qui borde la côte et qu'on appelle le Morne-Rouge : la face Nord de ce massif est connue sous le nom de Bande-du-Nord : elle est âpre, escarpée et presque inabordable. La baie de l'Acul, où Chris tophe Colomb entra le 21 décembre 1492 et à laquelle il donna le nom de port Saint-Thomas, est aussi le point où atterrit l'expédition française envoyée par Bonaparte pour combattre Toussaint Louverture (1802).On lui donnait également le nom de Port-de-Camp-de-Louise. Elle se compose de deux parties : l'une extérieure, ouverte sur l'Océan et comprise entre la pointe Honorat, à l'E., et la pointe du Limbé, à l'O. ; l'autre intérieure, qui pénètre profondément dans les terres et qui est comprise entre la pointe d'Icaque et celle des Trois-Maries : l'entrée en est assez difficile à cause de nombreux ilots qui l'obstruent (Caye Philippot, ilet à Sable, ilets à Rats, etc );une seule passe, de 4 m. de profondeur, y donne accès aux navires qui d'ailleurs ne peuvent pas approcher trop près du rivage, parce qu'il est couvert de mangliers et de bancs de sable.

Après la baie de l'Acul, on remarque l'anse du Limbé protégée par des brisants et par l'îlet à Limbé : elle est assez commode, mais elle est exposée au vent du Nord. Puis viennent : l'anse à Chouchou qui sert d'embarcadère à Port-Margot, la baie de la Rivière-Salée abritée du vent du Nord, puis la baie d'Argent protégée par la pointe du Baril-de-Boeuf et où l'on trouve un assez bon mouillage.

De cette baie à la pointe Saint-Nicolas, la côte change d'aspect : elle se compose de falaises abruptes, qui surplombent l'Océan, et elle est peu découpée. Le vent du Nord y souffle avec violence et la mer y est presque toujours agitée : les lames et les raz-de-marée battent continuellement cette côte qui n'est abordable que sur de rares points ; les navigateurs redoutent particulièrement les tempêtes qui se déchaînent dans le détroit qui sépare Haïti de Cuba et qui porte le nom caractéristique de Passe-du-Vent. Cependant la baie de Saint-Louis-du-Nord et celle de Port-de-Paix, situées en face de l'île de la Tortue et abritées par cette île contre le vent du Nord, offrent un assez bon mouillage aux navires, quoique la première présente quelques récifs.Au delà de ces deux baies, on ne rencontre plus qu'une sorte de côte de fer ; on peut toutefois citer comme refuges la baie de Moustique, le Petit-Port-à-l'Écu, le Grand-Port-à-l'Écu, où Christophe Colomb entra le 8 décembre 1492, après quoi l'on ne rencontre plus qu'une côte élevée et inaccessible.


Toutefois, durant de longues années ils eurent à lutter contre les efforts des derniers restes de la population indigène qui se souleva vers 1520 sous la conduite du cacique Henri : pendant 13 ans, ils furent tenus en échec et, ne pouvant triompher des Indiens, ils durent leur accorder une paix honorable.

La France s'en empara à deux reprises et y établit sa domination, mais chaque fois elle fut obligée de la restituer à l'Angleterre à laquelle elle appartient définitivement depuis 1783. C'est de Saint-Christophe que partirent les flibustiers français et anglais qui vinrent occuper l'île de la Tortue, au N.-O. d'Haiti (1630). La capitale est Basse-Terre.

Les Iles du Vent sont disposées en forme d'arc de cercle, depuis le 10° de latitude N., jusqu'au 18°; elles tirent leur nom de ce qu'elles sont placées directement sous l'action des vents alizés. Elles se composent d'un grand nombre de petites îles appartenant à divers États européens. Ce sont des terres montagneuses, d'origine volcanique, mais extrêmement fertiles pour la plupart. Les plus importantes sont, en allant du N. au S. :


1° Les iles Vierges, découvertes en 1493 par Christophe Colomb, dans son second voyage ; ces îles sont assez arides, mais elles sont dans une situation géographique excellente. Dans le groupe l'on remarque : 1° Saint-Thomas (15.000 hab.), qui a appartenu tour à tour à la Hollande, à l'Angleterre et finalement au Danemark dont elle forme aujourd'hui, avec Sainte-Croix, la seule colonie située dans les régions intertropicales. Cette ile présente un excellent port du même nom (12.000 hab.): c'est un port libre qui a joui d'une grande prospérité durant la première partie de ce siècle et qui, même aujourd'hui, est l'une des escales les plus fréquentées des Antilles.


2° Virgin-Gorda, Amégada, Anguilla, Tortola (en tout 8.000 hab.), masses rocheuses, exposées à tous les vents, mais assez fertiles, grâce aux pluies; elles appartiennent à l'Angleterre.


3° Sainte-Croix (19.000 hab.), tout à fait au S. des iles Vierges : c'est une possession danoise. Elle est d'une très grande fertilité et produit un sucre et un rhum renommés.


2° Saint-Martin (7.000 hab.); depuis 1648, cette île appartient simultanément aux Français et aux Hollandais, les premiers possédant sa partie septentrionale, les seconds sa partie méridionale.


3° Saint-Barthélemy (2.800 hab.), cédée aux Français par les Suédois en 1878.


4º Saba (2 300 hab.) et Saint-Eustache (2.400 hab.), qui appartiennent aux Pays-Bas ; la dernière de ces iles fut longtemps très florissante, alors qu'elle possédait un port franc, fondé par les Hollandais.


5° Barbuda (2.000 hab.), Nevis (13.000 hab.), Montserrat ( 10.000 hab.), petites îles sans grande importance qui appartiennent aux Anglais.


6° Antigoa, qui est plus considérable (34.000 hab.). Découverte en 1493, elle fut colonisée par l'Angleterre à laquelle elle appartient; c'est une ile très fertile, qui produit surtout la canne à sucre. La capitale de l'île est Saint-Jean.


7° Saint-Christophe (27.000 hab.), à l'O. d'Antigoa. Elle fut découverte en 1493 par Colomb, et les Anglais la conquirent sur les Caraïbes au commencement du xvII° siècle ; la France s'en empara à deux reprises et y établit sa domination, mais chaque fois elle fut obligée de la restituer à l'Angleterre à laquelle elle appartient définitivement depuis 1783. C'est de Saint-Christophe que partirent les flibustiers français et anglais qui vinrent occuper l'île de la Tortue, au N.-O. d'Haiti (1630). La capitale est Basse-Terre.


8° La Guadeloupe et ses dépendances (Désirade, Petites-Terres, les Saintes, Marie-Galante), qui appartiennent toutes aux Français (en tout, près 200.000 hab.). La Guadeloupe fut découverte en 1493; elle fut occupée tour à tour par les Anglais et les Français ; mais en 1816 elle fut restituée à laFrance. C'est une ile très volcanique, divisée en deux parties distinctes par un bras de mer appelé


la Rivière Salée : l'une, la Grande-Terre, qui est la moins fertile, mais qui possède l'excellent port de la Pointe-à-Pitre (18.000 hab.); l'autre, la Basse-Terre, qui est très fertile, est arrosée par des cours d'eau importants : le chef-lieu de la colonie se trouve dans cette dernière partie et se nomme aussi la Basse-Terre (10.000 hab.).


9° La Dominique (29 000 hab.), aux Anglais. C'est une île très montagneuse, qui présente le plus haut sommet des Petites Antilles (1.666 m.). Elle fut d'abord colonisée par les Espagnols, mais les Français en 1625 et les Anglais en 1763 l'ont possédée tour à tour. C'est l'une des iles les plus riches de l'Archipel; elle produit beaucoup de canne à sucre et de café. La capitale est RoSGall.


10° La Martinique (168.000 hab.), aux Français. Cette île, l'une des plus vastes des Petites Antilles (988 kil. carrés), en est aussi l'une des plus fertiles et des plus prospères. Elle présente une chaine de montagnes assez élevées, où l'on remarque la Montagne-Pelée (1.350 m.) et d'où s'échappent une grande quantité de rivières dont quelques-unes sont accessibles à la navigation. Malheureusement, elle est sujette à d'épouvantables tremblements de terre et à des ouragans terribles : le plus terrible de ces ouragans est sans contredit celui qui vient de ravager l'ile entière (1891). Elle a pour chef-lieu Fort-de-France (16.000 hab.), mais la ville la plus peuplée est Saint-Pierre 38.000 hab.).


11° Sainte-Lucie (40.000 hab.), qui appartient à l'Angleterre; elle a été occupée à deux reprises par les Français, en 1763 et en 1783. Elle a pour chef-lieu Port-Castries


12° Saint-Vincent (39.000hab.), qui appartient à la même puissance et qui fut découverte en 1498 par Christophe Colomb. Elle est très montagneuse et très fertile. Ses principales productions consistent en sucre et en rhum.


13° La Grenade (40.000 hab.), occupée en premier lieu par les Français et ensuite par les Anglais (1763). Elle est excessivement fertile et produit beaucoup de café et de coton, ainsi que du cacao. Elle a pour chef-lieu George-Town (10.000 hab.). Entre Saint-Vincent et la Grenade s'étend une longue chaîne de petites îles qui sont connues sous le nom de Grenadilles ou Gremadines, et qui appartiennent à l'Angleterre (3000 lab.).


14º La Barbade, la plus importante des Petites Antilles (172.000 hab.) : elle appartient aux Anglais. Cette île occupe une situation maritime excellente, car elle est la plus orientale des iles de l'Archipel; elle se trouve à l'E. de Saint-Vincent sur la route des navires qui se dirigent de l'Europe vers l'Amérique centrale; aussi, son chef-lieu, Bridge-Town (14.000 hab.), est-il une des escales les plus fréquentées des Antilles.


15° Tabago ou Tobago (18.000 hab.), qui est également l'une des plus orientales des Petites Antilles; elle est située au S.-E. de la Grenade et appartient à l'Angleterre. Elle tire son nom de la grande quantité de tabac qu'on y trouve. Elle fut

découverte en 1498.


16° La dernière des iles du Vent est la Trinité (155.000 hab.). C'est aussi de beaucoup la plus étendue des Petites Antilles (4.550 kil. carrés). Elle fut découverte en 1498 par Colomb; depuis, elle a appartenu successivement à l'Espagne, à la France et finalement à l'Angleterre. C'est l'une des plus florissantes colonies de cette puissance dans les Antilles; elle produit en abondance la canne à sucre, le café, le coton, le cacao, le tabac, etc. ; en outre, son étendue lui permet de nourrir de grands troupeaux de bétail. Sa capitale est Port-d'Espagne (24.000 hab.).


La Jamaïque (10.800 kil. carrés, 634.000 hab.).

Cette ile est presque à égale distance de Cuba, située au N., et d'Haïti, située à l'E. Elle fut découverte en 1494 par Christophe Colomb et colonisée par les Espagnols ; mais, depuis le milieu du xvII° siècle, elle appartient aux Anglais. Là aussi, les populations ont essayé plusieurs fois de se soulever contre la métropole, mais toujours sans résultat (notamment en 1865).



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