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Le « système de défense » du roi Christophe

08/07/2015 22:42

Le « système de défense » du roi Christophe

Ce texte publié respecte scrupuleusement l’original, y compris la manière de ponctuer (à deux exceptions près, pour la clarté du sens). Nous avons corrigé les rares coquilles, modernisé la graphie de certains mots, en gardant cependant «Hayti», «haytien», et «Henry» à l’anglaise, comme Christophe le voulait.

L’histoire d’Haïti naît dans la violence – de maîtres contre leurs esclaves, des soulèvements d’esclaves en 1791-1793, des guerres intestines de la période dominée par Toussaint Louverture, des combats qui dressèrent le corps expéditionnaire français en 1802-1803 contre les rebelles, puis, à partir de la proclamation de l’indépendance (1804), des guerres entre les sujets de Henry Ier et les «républicains» du mulâtre Alexandre Pétion (1770-1818). Cette division politique, de 1806 à 1820, conséquence des ambitions rivales des deux hommes, opposa cependant deux projets pour Haïti : celui, follement ambitieux, mais aussi terriblement dirigiste du roi Christophe, un noir né à la Grenade, qui organisa le nord du pays en citadelle irréductible, et, autour de Port-au-Prince et au sud de l’île, la «république» de petits propriétaires terriens, que dirigeait Pétion, nettement moins hostile à la France, qu’il avait servie contre les Anglais.

Le Plan général de défense du royaume de Henry Ier traduit bien l’obsession qu’avait le roi Christophe d’un retour des Français et, avec eux, de l’esclavage. Par ce «système de défense», il comptait maintenir son royaume en état d’alerte et se poser en premier défenseur de la liberté des Haïtiens, bien loin des compromis que son rival du Sud était tenté d’envisager. Avec la chute de Napoléon, la situation internationale venait en effet de changer. Le traité de Paris (mai 1814) autorisait la France à poursuivre la traite négrière pendant cinq ans ; pour les Alliés vainqueurs de l’Empire, Haïti était une colonie française en rébellion ; aucun d’entre eux, même l’Angleterre, ne reconnaissait son indépendance. Le risque d’une nouvelle expédition qui profiterait de la paix revenue en Europe pouvait sembler réel. L’expédition de Leclerc en 1802 n’avait-elle pas été décidée à peine signés les préliminaires du traité d’Amiens avec l’Angleterre ? Même s’il y avait peu de chances que la France vaincue remette sur pied une expédition coloniale de même ampleur, la venue à Saint-Domingue, à l’automne 1814, de deux émissaires français contribua à tendre le climat.

Le 24 octobre 1814, le colonel Jean-François Dauxion-Lavaysse, après un échange de lettres, était autorisé à se rendre à Port-au-Prince, où il engagea avec Pétion des négociations qui, au bout d’un mois, parurent assez avancées : Pétion admettait le principe de compensations financières pour les pertes subies par les colons, et n’était pas loin de reconnaître la souveraineté de la France contre le titre de gouverneur. L’arrestation par Christophe, le 11 novembre, de Franco Medina, l’autre émissaire, mit tout par terre. L’interrogatoire de cet «espion» et la découverte dans ses papiers d’instructions montrant que le retour à l’esclavage était sérieusement envisagé par le baron Malouet, ministre de la Marine et des Colonies, ne laissa à Pétion d’autre issue que de renvoyer Dauxion-Lavaysse le 2 décembre. Habilement, Christophe avait fait la plus large publicité à son refus de négocier, puis à la mise sur le pied de guerre de son royaume, à l’interrogatoire de Medina, aux papiers découverts. Dauxion-Lavaysse, revenu en France en janvier 1815, fut naturellement désavoué par son gouvernement, qui réédita deux ans plus tard, avec la mission Fontanges, les mêmes approches auprès de Pétion, sans plus de succès. Christophe tira de cette affaire tout le profit possible en termes d’image, prenant en outre un certain plaisir, ayant fait condamner Medina à mort, à lui faire assister sur un échafaud dressé dans l’église Notre-Dame à sa propre messe de funérailles, avant de le laisser croupir en prison. Il poussa plus loin son avantage en envoyant le comte du Trou et trois autres émissaires à Port-au-Prince proposer l’union des provinces à Pétion au moment crucial où celui-ci sollicitait un troisième mandat de président : l’union était indispensable pour faire face aux attaques imminentes des Français…

Quelle que fût la réalité du péril, le Plan général de défense du royaume est d’abord, comme il se présente d’ailleurs, un texte de propagande, destiné aux sujets du roi, aux Haïtiens de la république voisine, au gouvernement français et au gouverneur anglais de la Jamaïque, avec lequel Christophe eut toujours des relations étroites. Sa violence est à la hauteur du péril supposé, son excès se justifie par les projets prêtés aux ennemis du peuple haïtien, dont la situation de victime est présentée comme unique, incomparable à celle d’autres peuples, ce qui lui accorderait un régime d’exception aux «lois des nations». Cette violence serait surtout rhétorique si elle ne s’appuyait sur l’histoire récente d’Haïti, où toutes les barbaries depuis 1791 avaient été pratiquées à grande échelle. C’est une des caractéristiques de ce texte que d’être à la fois l’exposé clair, ordonné, de ce que doit être une guerre totale menée par des partisans contre une armée régulière, et la description en creux de ce que fut la guerre anticoloniale menée contre les Français en 1802-1803. À l’exception du rôle principal attribué par le roi Christophe à ses troupes africaines – sans doute parce qu’il mesurait déjà les limites de la confiance qu’il pouvait avoir en ses propres sujets – tout ce qui est recommandé dans le «système de défense» énoncé ici avait été pratiqué douze ans plus tôt. Ce premier traité de guerre révolutionnaire s’appuie sur l’expérience des combats menés contre les armées de la Révolution.

Les projets de nos implacables ennemis sont connus ; les moins clairvoyants n’en peuvent douter, l’esclavage ou notre entière destruction. Nous avons à combattre pour notre liberté, notre indépendance ; nous avons à défendre notre vie, celle de nos femmes et de nos enfants ; nous devons employer contre nos ennemis tous les moyens de destruction ; nous devons faire usage d’un système de défense en harmonie avec nos localités et déployer toute notre énergie pour vaincre nos tyrans.

1°. Les généraux commandant les provinces, divisions et arrondissements du royaume commenceront dès à présent même à se munir, dans toute l’étendue de leur commandement, de bois de chandelle, en forme de torches, et d’autres matières combustibles propres à incendier.

2°. Au débarquement de l’armée française sur nos côtes, toutes les villes, bourgs, habitations, manufactures, et tous autres établissements situés dans les plaines, où l’ennemi pourrait parcourir et tirer avantage en établissant des camps, seront incendiés de fond en comble, pour lui ôter toute espèce d’abri contre l’influence de notre climat et des injures du temps ; tous les habitants retirés dans les montagnes où ils ont choisi leur retraite, tous les ponts cassés et détruits, les digues des fleuves, rivières et étangs, rompues, toutes les eaux détournées et jetées dans les grands chemins, toutes les routes carabinées, et devenues impraticables, tous les bestiaux et bêtes cavalines poussés dans les endroits des mornes, les plus reculés de la plaine et les plus inaccessibles ; tous les charriots, voitures, cabrouets, qui ne nous sont pas nécessaires dans les montagnes, et tous autres objets indistinctement, qui peuvent servir de ressources à l’ennemi, détruits et mis hors d’état de pouvoir jamais être de quelque utilité, enfin que l’ennemi ne trouve, en débarquant, que des décombres et un terrain dévasté et ruiné dans tous les lieux où les villes, bourgs, habitations, etc. auront existé.

3°. La guerre d’embuscade et de chicane étant la seule qui convienne à notre système de défense, tous les généraux et autres officiers commandant les troupes de ligne, bataillons et escadrons du Royal Dahomé, s’attacheront à attirer l’ennemi dans les défilés et les gorges des montagnes les plus avantageux pour le combattre. Ils continueront à exercer leurs troupes à tirer juste, et leur recommanderont particulièrement de diriger leurs coups sur les chefs et les guides. Qu’il ne parte un seul coup de fusil de leurs embuscades, qui ne tue un ennemi. On s’attachera à lui faire beaucoup de mal et en éprouver peu ; Sa Majesté ne se réjouira jamais d’un avantage obtenu sur l’ennemi, s’il est acheté par une perte conséquente du côté des Haytiens. Que la prudence n’abandonne pas un instant les généraux et autres officiers qui auront occasion de se mesurer avec les Français. Ils observeront attentivement tous leurs mouvements, leur tendront pièges sur pièges, et saisiront avec promptitude toutes les occasions favorables pour leur faire des surprises. Ils harcèleront sans cesse l’ennemi, interrompront souvent son repos, et particulièrement dans la nuit, pour le tenir continuellement sous les armes ; et lorsque fatigué de la perte de son sommeil, il négligera de se tenir sur la défensive, ils tomberont à l’improviste, avec des forces dix fois plus nombreuses, sur le camp, et l’égorgeront tout entier ; ils doivent également épuiser ses armées en interceptant leurs convois de vivres, munitions, etc. etc. Tous les lieux devant servir à établir des embuscades, seront désignés et marqués d’avance, afin que chacun connaisse le poste qui lui est assigné pour combattre.

4°. Les troupes organisées sous la dénomination de bataillons, d’escadrons de Royal Dahomé, excellent dans ce genre de guerre ; ainsi donc leur destination sera, pour l’infanterie, d’être employée dans les pieds des mornes, dans les gorges des ravines et des défilés en embuscades, et la cavalerie, d’observer et d’instruire les mouvements de l’ennemi, en pénétrant dans les plaines, par des sentiers qui ne sont connus que d’eux-mêmes, afin de tomber sur les traîneurs de l’ennemi, d’intercepter ses courriers et de concourir aux autres opérations.

5°. Dans chacun des principaux quartiers du royaume, les Royal Dahomés seront portés à six bataillons et un escadron, indépendamment des colonnes mobiles de troupes de ligne, qui devront agir sur tous les points ; dans les quartiers de second rang, quatre bataillons et un escadron ; et dans ceux de troisième rang, trois bataillons seulement de Royal Dahomé.

6°. L’ensemble étant l’âme de toutes les entreprises à la guerre, les généraux, officiers commandant les troupes de ligne, bataillons et escadrons de Royal Dahomé, combineront toutes leurs opérations et se concerteront ensemble, pour qu’elles aient un succès complet. Ils auront toujours leurs troupes réunies en masse et prêtes à se porter dans tous les lieux où leur présence deviendra nécessaire.

7°. Outre des escadrons de Royal Dahomé, qui seront employés à découvrir les manœuvres de l’ennemi, il sera établi, sur toutes les positions les plus élevées et sur des arbres mêmes, des vigistes pour le même but. Aussitôt que l’ennemi paraîtra sur un point, on cornera sur-le-champ des lambis, et on fera la musique carrarou, qui devra se répéter à plus de dix lieues à la ronde, pour avertir de sa présence. Il est incontestablement très avantageux de l’attirer autant que possible dans l’intérieur du pays ; plus il s’éloignera de la plaine et des ports de mer, plus ses moyens s’affaibliront, ainsi lorsque l’ennemi s’enfoncera dans les montagnes et les défilés, les généraux et officiers commandant les troupes de ligne, bataillons de Royal Dahomé, etc. lui opposeront d’abord une force suffisante pour le tenir en échec, et se porteront immédiatement après sur ses derrières avec leur principale force, dans des positions favorables, pour couper sa communication et empêcher qu’il ne reçoive aucun secours quelconque, ni qu’il puisse profiter d’aucune de nos ressources. De cette façon, lorsque privé de tous moyens où sa témérité l’aura engagé, l’ennemi cherchera à faire sa retraite, c’est alors qu’il faudra le harceler et l’inquiéter vivement dans sa marche. Qu’il rencontre à chaque pas obstacles sur obstacles, tant par les carabinages qui seront faits de nouveau, que par les embuscades disposées sur les deux flancs du chemin qu’il suivra, et qu’il reçoive le châtiment dû à sa téméraire entreprise.

8°. Sa Majesté ordonne à tous les généraux, lieutenants de roi, commandants, etc. de se pourvoir, dans tous les quartiers du royaume, des lambis et des instruments carrarou, d’organiser cette musique, d’exercer les musiciens, et de les placer dans des endroits hors des atteintes de l’ennemi.

9°. La lutte sanglante dans laquelle le peuple d’Hayti va se trouver bientôt engagé, devant être une guerre d’extermination, Sa Majesté ordonne et enjoint, de la manière la plus positive, aux généraux et officiers commandant les troupes de lignes de toutes armes, infanterie, cavalerie et artillerie, bataillons de Royal Dahomé, etc. de ne point faire aucun quartier à tous les prisonniers que le sort des armes fera tomber en leur pouvoir, quels que soient leurs grades, leur âge et leur sexe, qu’ils soient tous immolés sans pitié et sans rémission, dans des genres de supplices les plus horribles. Tous les moyens qu’ils mettront en usage pour détruire et exterminer l’ennemi, seront un devoir sacré : le triomphe de la cause des Haytiens et le salut de la patrie leur en imposent la plus impérieuse loi.

10°. Il est recommandé aux généraux et officiers commandant les troupes de ligne, bataillons de Royal Dahomé, etc. de s’attacher à intercepter les courriers de l’ennemi, et prendre les lettres et papiers qui peuvent faire connaître ses plans, ses mouvements, et les entreprises qu’il aura projetés, lesquels lettres et papiers pour être de suite envoyés à Sa Majesté.

11°. Indépendamment de la grande quantité de vivres de toute espèce déjà plantée dans les montagnes de tous les quartiers du royaume, pour subvenir aux besoins de l’armée et du peuple, les généraux, lieutenants de roi, commandants, etc. feront en outre préparer d’autres terrains propices dans les mornes, et inaccessibles à l’ennemi, pour en continuer la plantation. La guerre ne devra pas interrompre ni ralentir aucunement cette culture. Les hommes étant destinés à combattre, les femmes et les enfants en état de travailler, seront employés à cette besogne, qui mérite toute la sollicitude desdits généraux, etc.

12°. Les généraux et officiers commandant les troupes de ligne, bataillons Royal Dahomé, etc. pénétreront la Nation de ses grands intérêts, et feront sentir individuellement, à chaque Haytien, la nécessité de concourir, de toutes ses forces et facultés, à la défense de la cause commune, d’employer tous les moyens de destruction imaginables – mêmes ceux défendus par les lois des nations – pour exterminer les ennemis. Que tous les genres de supplices qu’on pourra inventer deviendront légitimes contre ceux qui viennent encore dans les desseins atroces de renouveler parmi nous ces scènes de barbarie qui ont affligées notre patrie sous les Leclerc, les Rochambeau, et leurs adhérents ; car il n’existe point d’exemple de peuple qui se soit trouvé dans la même situation que le peuple haytien. Ils nourriront et fortifieront dans la nation, cet esprit de haine que nous avons voué à nos tyrans, à ces vils suppôts de l’esclavage. Ils la prémuniront contre les artifices de ces tigres sanguinaires ; car ils ne manqueront pas de faire usage, selon leur coupable habitude, de leurs armes favorites, qui sont celles de tromper par des belles paroles et des proclamations insidieuses, comme ils l’ont toujours fait, et particulièrement dans l’expédition de Leclerc, tandis que leurs véritables intentions sont de replonger toute la population d’Hayti dans les horreurs de l’esclavage ou de l’anéantir, s’ils n’y peuvent parvenir. Lesdits généraux, etc. présenteront sans cesse, devant le peuple, ces grandes considérations, afin qu’elles leur servent de préservatifs ; et ils inculqueront cette vérité, que notre salut dépend de notre énergie et de notre courage.

13°. Il est aussi recommandé auxdits généraux et officiers d’exciter, au plus haut degré, l’enthousiasme parmi les Haytiens ; ils leur feront entrevoir combien est peu redoutable l’ennemi qu’on aura à combattre ; et pour le démontrer d’une manière efficace, ils n’auront besoin que de leur rappeler ce qui s’est passé dans la guerre, dite des trois mois, contre les Français, lorsqu’avec une poignée d’hommes, dans les gorges et les défilés du Dondon, nous avons battu, dispersé et taillé en pièces les troupes nombreuses de la division Hardy, que Rochambeau, à la tête d’une forte division, fut également défait à la Tannerie par six cents hommes habilement conduit, que, sans énumérer nombres d’actions brillantes qui ont illustré nos armes dans cette même guerre, à la Crête à Pierrot, une faible garnison, composée pour la plupart de jeunes recrues sans expérience, a repoussé et rendu inutiles trois tentatives de toute l’armée française réunie, secondée des troupes haytiennes qui s’étaient rendues, conduite et dirigée par Leclerc en personne, qu’alors les trois quarts de la population et de l’armée haytienne s’étaient soumis aux Français ; que l’autre quart restant, cette poignée de braves, réduits à lutter corps à corps et à combattre quelquefois à coup de roches, ont résisté et tenu tête à tous les efforts des Français ; que dans la dernière guerre, lorsqu’unanimement nous nous levâmes en masse, réduits à la seule ressource, pour combattre, d’employer des piques, des vieilles armes rongées de rouille, des cercles de fer en guise de sabres, lors même que nous fûmes obligés de compter sur les propres armes et les munitions des ennemis que nous aurions tués sur le champ de bataille, pour détruire ceux qui restaient encore, nous parvînmes à expulser ces tyrans de notre patrie ; qu’enfin aujourd’hui pourvus abondamment d’armes de toute espèce, de munitions, etc. etc. tout le peuple uni, n’ayant qu’une seule et même volonté : celle d’exterminer nos ennemis ; le résultat de cette lutte peut-il ne pas tourner à notre avantage ? Qu’importe leurs nombreuses armées, nous ne comptons point le nombre de nos ennemis ; plus il y en aura, plus nous en immolerons.

14°. Les généraux et officiers commandant les lignes des frontières de la partie espagnole, surveilleront scrupuleusement ces différents points, et établiront des forts postes dans les positions qui offrent des avantages dans les chemins et issues qui y conduisent, afin de tenir en échec l’ennemi, s’il cherche à pénétrer sur notre territoire par cette part, jusqu’à ce que les colonnes mobiles destinées à agir sur tous les points, se portent dans les endroits menacés pour combattre l’ennemi de la manière qu’il est recommandé en l’article sept.

15°. L’intention formelle et positive de Sa Majesté, est que les présentes soient lues aux troupes à toutes les parades, et au peuple, tous les dimanches, dans toutes les paroisses, pour leur instruction, afin que tout le monde ait à s’en bien pénétrer, et que chaque Haytien les apprenne comme son catéchisme.

16°. Quoique les Haytiens n’aient pas besoin, lorsqu’il s’agit d’aussi grands intérêts, d’être excités par la perspective des récompenses ; mais c’est une dette que le Souverain a contracté envers les braves, de ne point laisser aucune de leurs actions honorables sans récompenses ; en conséquence, les généraux commandant, etc. officiers de tous grades et tous les Haytiens indistinctement, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, militaires, bourgeois, agriculteurs, qui se seront distingués par leur bravoure, leur bonne conduite, soit en combattant ou en terrassant l’ennemi, soit en protégeant leurs concitoyens, obtiendront des récompenses proportionnées à l’importance des services qu’ils auront rendus ; et Sa Majesté enjoint particulièrement aux généraux commandant, etc. de lui faire connaître ceux qui se seront les plus signalés, et qui auront fait des actions dignes de mériter son attention

Combat et prise de la Crête à Pierrot, gravé par Hebert

Donné au Palais Royal de la Citadelle Henry, le 20 novembre 1814, l’an onze de l’indépendance, et de notre règne le quatrième.

HENRY Par le Roi,

le Ministre de la Guerre, Prince du Limbé

Au Cap-Henry, chez P. Roux, imprimeur du Roi

 

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